dimanche 10 mars 2013

10 mars.... 1762 exécution de Jean Calas

10 mars 1762,
           Mes élèves de 4e comprendront ce choix d'évènement car ils savent l'intérêt que je porte à Voltaire. Pourquoi Voltaire me direz-vous, tout simplement parce qu'il a participé à sa manière non pas à l'éxécution de Jean Calas mais bel et bien à sa réhabilitation.
           Reprenons les choses dans l'ordre!
          Nous sommes le 13 octobre 1761 le à Toulouse, plus précisément au 16 rue des filatiers. Une famille de marchands calvinistes (c'est à dire protestants), les Calas, soupent. Sont présents au repas, le père Jean, la mère Anne-Rose,  deux fils Marc-Antoine, Pierre et un ami M. Gaubert Lavaisse.
Portrait de Jean Calas
Voici les protagonistes de l'histoire attablés. Marc-Antoine s'absente. Son père le retrouve pendu dans son magasin. Que fait-il? Prévient-il les autorités du suicide de son aîné? Non! Surtout pas! Le suicide n'est pas bien vu à cette époque! Il détache donc son fils.... Grave erreur qui lui sera fatale!
        En effet la rumeur court et elle prétend que c'est Jean Calas lui même qui aurait tué son fils! Son mobile? la volonté de conversion de Marc-Antoine au catholicisme.
        Il aura beau raconté la véritable histoire soit le suicide de son fils et sa volonté de masquer celui-ci pour éviter la disgrâce de sa famille. C'est trop tard! Le mal est fait. On ne le croit pas ou plutôt on ne veut pas le croire. En effet rappellez-vous, nous sommes au XVIIIè siècle. Le siècle des Lumières me direz-vous, que nenni! Le siècle de l'intolérance religieuse. Et c'est bien cela que combattra Voltaire.... enfin je m'emporte... reprenons le cours de notre histoire.
          Jean Calas est donc arrêté et jugé pour le meurtre de son fils. Il sera bien entendu torturé afin de lui extorquer des aveux. Il ne sera pas le seul à passer par la "question" puisque sa femme, son fils Pierre mais aussi leur invité M. Lavaisse seront eux aussi questionnés.
               9 mars 1762: le parlement de Toulouse rend sa sentence: Jean est le seul coupable et devra donc subir le supplice de la roue.
          10 mars 1762 Jean Calas est donc roué en place publique, étranglé puis son corps brûlé.
 

 Gravure représentant Jean Calas roué sur la place Saint Georges
 
Au départ, Voltaire pense Calas coupable et publie même une lettre en ce sens. Puis ayant rencontré Pierre Calas, il comprend que Jean était innocent mais étant protestant il ne pouvait être que coupable aux yeux de ses accusateurs. Il décida de prendre et fait et cause pour ce malheureux. Ainsi en 1763 il rédigea son traité de la Tolérance. Il réussit à faire réviser le procès en 1765 et obtient ainsi la réhabilitation de Jean Calas. Certes celui-ci était mort, me direz-vous, mais grâce à cela le déshonneur n'était plus sur la famille. Merci Voltaire!
Portrait de Voltaire par Maurice Quentin de la Tour, 1736

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire